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DE BLEU ET DE BLANC

Ecrit par Adélie Cabasson Faugère


« Il n'avait pas de nom. Pas vraiment d'identité en y pensant bien. Tout ce qu'on pouvait dire de lui, c'était qu'il était le descendant d'une importante lignée, 10ème du nom. Il avait des courbes parfaites, une gestuelle parfaite, souple et précise, une ténacité à toute épreuve, un style unique. Habillé d'un rouge sang, entièrement parsemé de motifs d'argent. Ce qui le rendait unique en son genre! Et seul. Mais il ne l'était pas! Son ami, son seul ami auquel il était fidèle (bien entendu c'était réciproque) et qui, lui avait un nom, Archibald; était toujours là. Ces deux là ne se quittaient que très rarement...et si l'on trouvait l'un, on pouvait être sûr de trouver l'autre. À tous les deux ils formaient un duo de choc! L' un avait l'imagination, l'autre le chemin à suivre, et la même ténacité chez l'un et chez l'autre. En fait ils se complétaient plutôt bien...Quand Archibald avait besoin d'une précision, de gestes parfaits, son ami était là, prêt à rendre service. Et inversement, quand ce même ami était en rade, Archibald était là.


Ils avaient beaucoup voyagé tous les 2. Vu beaucoup de monde. Appris beaucoup de choses.

Des savoirs-faire. Ils avaient vécus énormément de choses: des expériences uniques et diverses, et même des séparation très longues. Dans ces périodes-là, plusieurs personnes essayaient de les corrompre, alors ils se battaient. C'est Archibald qui avait très souvent le dessus! Le fait que son ami soit le descendant d'une importante lignée et unique n'y changeait rien. Pourtant cela faisait bientôt cinq ans que tout cela durait. Leurs rencontres, leurs aventures, leurs voyages, leurs séparations et leurs retrouvailles, à court ou long terme... C'était aléatoire. Cependant, quand ils se retrouvaient, ils devenaient très productifs et imaginatifs! Ils produisaient de belles choses, les gens en général adoraient. Ils adoraient parce que c'était des choses durables, utilisables à l'infini et variées.


Je vous l'ai dit, ils se complétaient assez bien. Et à tous les coups cela débutait sur un support blanc, que fournissait Archibald, et d'une couleur bleue, que fournissait son ami. Même si parfois ce dernier était capricieux. Et là, Archibald s'énervait!


Cinq ans donc que tout cela avait commencé. Cinq ans que l'un soulageait l'autre. C'était une belle et magnifique histoire. Deux amis fidèles. Des aventures par milliers, des rencontres par centaines, et des pays par dizaines. Une amitié non seulement belle mais productive qui produisait des choses uniques. Que les gens aimaient. Tel était le bilan de 5 années.


Tout avait débuté il y a effectivement 5ans, dans une librairie de Toulouse, place du Capitole: La librairie Castela, connue et accessible à tous, du fait de sa proximité avec le métro. De plus, la place du Capitole était très passante, ce qui n'attirait pas spécialement Archibald au début. Il errât donc rue St Rome, rue du Taur, rue Alsace Lorraine, il allât même au Jardin des Plantes. Mais rien. L' inspiration n'était pas au rendez-vous.


Il avait récemment atterri de Bangkok et rentrait chez lui, dans son appartement du XVIIIéme siècle, dans le vieux Toulouse. Il était revenu à Toulouse, comme il faisait une fois par an, après avoir voyagé 8 mois sur 12, et se posait les 4 autres mois, dans son fameux appart'.

Les pas d’Archibald le menèrent inconsciemment place du Capitole. Elle lui parue grande tout d’un coup, la place était en effet très grande et surtout, elle était vide (ce qui bien sûr la rendait encore plus grande). Son dallage ressortait à la lumière du soleil, si brillant en cette journée, en apparence anodine...Toutes les rues qui donnaient sur la place de Capitole étaient ensoleillées. Il y avait du monde dehors. Mais étrangement, la place était déserte. Déserte mais magnifique. Il chercha dans son sac son Reflex, qu’il avait toujours avec lui que ce soit à Tombouctou ou ailleurs. Mais il y avait tellement de choses dans son sac qu’il ne tomba pas directement sur son appareil photo mais sur son carnet et sa trousse...bizarre.


En ouvrant son carnet pour pouvoir se remémorer, vu que l’occasion se présentait, ses souvenir de Bangkok. Il le feuilletât rapidement et se rendit compte que son carnet était plein. Il voulu sortir son stylos plume de sa trousse pour marquer la date de fin du carnet, comme il le faisait toujours, mais il ne le trouvait plus. Il a dut le faire tomber dans l’avion...Il lui en fallait un autre. Il entra donc dans Castela...Il allait très rarement dans cette librairie; alors il se résolut à demander la bonne direction à une vendeuse.


Elle s'appelait étrangement Abysse, il comprit pourquoi quand il vit ses yeux, une fois arrivé devant elle il lui demanda:

- Bonjour, excusez-moi?

- Oui, bonjour...Que puis-je pour vous?

Elle est trop polie et trop jolie pour une vendeuse...pourtant elle porte bien l'uniforme du magasin... se dit-il. Cependant il ne s'attarda pas sur ce détail et enchaîna:

- Pourriez-vous m'indiquer où je pourrais trouver de l'encre et...? il n'eut pas le temps de finir car Abysse le coupa:

-Oui bien sur, à l'étage sur votre gauche dit-elle avec un charmant sourire.

-Merci, pas si polie que cela en fin de compte: elle ne m'a même pas laissé finir... Bref....


Etages des stylos et des carnets. C'est là qu'il vit son ami, seul, dans un coin...le courant passa immédiatement. Ils sortirent de la librairie, se dirigèrent vers un salon de thé arabe. Et là, sur les feuilles blanches du nouveau petit carnet d'Archibald, et avec l'encre bleue de son ami, ils se mirent à écrire...Et là Archibald se dit qu'il n'y avait rien de plus créatif que l'encre d'un stylo rouge parsemé de motifs d'argent et l'imagination de son écrivain. Il eut aussi le drôle de pressentiment que à partir de maintenant tout serait possible...TOUT. »

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